tchadinfos.com Par Aristide Nguemadji

General view of the Leaders’ Round Table to launch the Tropical Forest Forever Facility (TFFF) in the framework of the COP30 UN Climate Change Conference in Belem, Para State, Brazil, on November 6, 2025. (Photo by Pablo PORCIUNCULA / AFP) (Photo by PABLO PORCIUNCULA/AFP via Getty Images)
En marge de la COP30 qui se tient actuellement à Belém au Brésil, le Maroc a plaidé avec force, jeudi, pour que la décennie 2025-2035 devienne véritablement « la décennie de la mise en œuvre » de l’Objectif mondial d’adaptation (GGA) adopté l’an dernier à Dubaï.
« Sans financement adéquat, les pays africains ne pourront ni opérationnaliser le GGA ni utiliser la liste d’indicateurs validée, ce qui creuserait encore le fossé entre les engagements et le soutien réel à l’adaptation », a déclaré Bouzekri Razi, directeur du climat et de la diversité biologique au ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable, lors du Dialogue de haut niveau de Bakou sur l’adaptation.
Pour le Royaume, la crédibilité de tout le processus climatique repose désormais sur la capacité à transformer les promesses en actions concrètes sur le terrain.
Razi a rappelé que l’Afrique ne reçoit actuellement que moins de 10 % des financements mondiaux dédiés à l’adaptation, alors que le continent est parmi les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Cette situation compromet gravement la possibilité d’atteindre les cibles fixées pour 2027 et 2030.
Le Maroc exige donc un accès direct et simplifié aux fonds climatiques pour les institutions africaines, les agriculteurs et les coopératives, via des mécanismes élargis reposant principalement sur des dons et des prêts hautement concessionnels.
Le Royaume a présenté son propre parcours comme un modèle possible : sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) actualisée est pleinement alignée sur le cadre des Émirats arabes unis pour la résilience, avec des actions ciblées sur l’eau, la sécurité alimentaire, la santé et les moyens de subsistance.
Rabat met également l’accent sur la coopération Sud-Sud, dont l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA), lancée par le Roi Mohammed VI lors de la COP22 à Marrakech en 2016, reste l’exemple le plus emblématique.
Le Maroc a par ailleurs salué l’Initiative africaine pour l’adaptation (AAI), qualifiée de « principale plateforme continentale », tout en appelant à un soutien financier prévisible et fondé sur des dons pour l’ancrer durablement dans les trajectoires de développement des pays africains.
Le Royaume a insisté sur la nécessité d’indicateurs d’adaptation transparents mais flexibles, non prescriptifs et surtout non punitifs, capables de refléter la diversité des vulnérabilités et des priorités nationales, en particulier dans les secteurs de l’agriculture et de l’eau, vitaux pour la sécurité humaine.