Manifestations au Tchad: retour sur une journée de contestation et de répr
RFI
ession
Au moins cinq personnes ont été tuées mardi lors des manifestations à Ndjamena et dans le sud du Tchad contre la junte qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno il y a une semaine. Le général Mahamat Idriss Déby, nouvel homme fort du régime, a promis d’organiser « un dialogue national inclusif » alors qu’un nouvel appel à manifester est lancé pour le mercredi avril.
Dans un communiqué, la Convention Tchadienne des Droits de l’Homme dénombre un total de 9 morts et des dizaines de blessés et d’arrestations et se dit « profondément indignée par la répression sauvage barbare et criminelle des manifestations pacifiques ».
Le parquet évalue le bilan de la journée à cinq morts. Quatre dans la capitale dont une femme « tuée par les manifestants » et un à Moundou, dans le sud du pays.
Les témoignages qui reviennent des manifestations et des quartiers parlent d’une grande violence toute la journée. Les jeunes qui sont sortis protester ont été dispersés par des gaz lacrymogènes, mais aussi par des tirs à balles réelles. Des témoins indiquent également que des éléments de la garde présidentielle se sont introduits dans des concessions et ont frappé les personnes qui étaient dans leurs cours. Nous appelons au respect des engagements qui ont été pris par le Conseil militaire de transition
Selon Larim Bao, chargé de communication à l’Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau, les forces de l’ordre ont été débordées par l’afflux de manifestants. « Il y a eu une très grande population qui était sortie. Il y avait des femmes et des enfants. La foule était dense, donc, elles (les forces de l’ordre) craignaient que la foule compacte se constituait pour aller occuper un certain espace. C’est à ce moment qu’ils ont été débordés et ont commencé à tirer y compris avec des balles réelles. »
Selon notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula dans certains quartiers, des pneus ont été brûlés, des pancartes brandies ; sur certains, on pouvait lire : « Non à la France ». Une station Total a été vandalisée. Les manifestants dénonçant l’ingérence de la France dans les affaires intérieures du Tchad
#Tchad La station Total du quartier Gassi a été saccagée. « Ce n’est qu’un avertissement », a lancé un jeune manifestant, qui dénonce l’ingérence de la France dans les affaires intérieures du Tchad.
— Aurélie Bazzara-Kibangula (@Aurelie_Bazzara) April 27, 2021