Depuis sa réélection, en octobre 2020, Alpha Condé a mobilisé l’exécutif autour d’un engagement, celui de changer de mode de gouvernance. Reste à savoir si c’est une « petite révolution », comme le soulignent ses équipes, ou un simple slogan.
Il y a sans doute des jours où, avec un peu de chance, on peut se permettre de ne pas aller au travail sans que personne ne s’en aperçoive. Le 8 mars 2021 n’était pas de ceux-là pour les employés de certains départements ministériels guinéens, dont l’absence a été constatée par leur supérieur : le président Alpha Condé lui-même. Ces « descentes surprises » du chef de l’État dans les administrations et les ministères ont un but bien précis, a-t-il expliqué : lutter contre l’absentéisme. « Toute absence sans justificatif vaut avertissement », menace d’ailleurs le président guinéen dans un entretien accordé fin mars à Jeune Afrique.
Au-delà de la mesure symbolique que représentent ces visites improvisées, l’avertissement, on l’a bien compris, est tout autre. Il vise à informer non pas uniquement les ministres et l’administration, mais l’ensemble du pays : en Guinée, les choses se feront désormais autrement. Cette « volonté de rupture » a été annoncée et détaillée par le chef de l’État lors de son investiture, le 14 décembre dernier. Meilleure redistribution des richesses, éradication de la corruption, redynamisation de l’administration, rationalisation de la dépense publique… Cette nouvelle bonne gouvernance implique beaucoup de promesses. L’