Au Tchad, le Premier ministre de la transition a donné ce samedi une « adresse aux forces vives de la nation ». Albert Pahimi Padacké avait convié plusieurs centaines de représentants politiques, syndicaux, religieux et de la société civile à écouter son message. Les opposants qui demandent le départ des militaires au pouvoir n’étaient pas présents pour l’entendre lancer son appel à « l’union sacrée ».
Avec nos envoyés spéciaux à Ndjamena,François Mazet et Boris Vichith
Albert Pahimi Padacké le reconnait, il ne peut faire entrer « 15 millions de Tchadiens » dans le gouvernement, il ne sera donc « pas indemne de critiques ». Pour les minimiser, le Premier ministre de transition laisse entrevoir une compétition électorale « saine » à la fin du processus.
À l’issue d’une semaine durant laquelle il a multiplié les entretiens, Albert Pahimi Padacké a enjoint les multiples organisations représentées à faire de l’intérêt commun une priorité. « Cette force collective ne doit pas se perdre dans le marais des ambitions personnelles et des égos, a averti le Premier ministre. Cette transition est l’occasion de préparer ensemble le terrain d’une compétition saine pour expression paisible des ambitions personnelles et collectives. »
« À ceux qui sont dans la rue, ceux qui expriment une colère, une exaspération que nous pouvons comprendre, à ceux qui poussent le cri que nous voulons tous pousser, je vous invite à présent à jouer le jeu de la transition », a lancé Albert Pahimi Padacké.
Le gouvernement sera annoncé dans les jours qui viennent, a-t-il assuré.
Cependant, certaines formations attendent toujours des garanties pour l’intégrer. Par exemple l’assurance que les dirigeants de la transition ne pourront se présenter à la prochaine présidentielle. Cette idée plait même à certains dans la majorité.
La participation de l’ex-« opposition parlementaire » autour de l’URD de Félix Nialbé Romadoumngar est presque acquise. Celle de l’UNDR de Saleh Kebzaboh est en bonne voie. « L’Union sacrée, nous la voulons bien », réplique Succès Masra, des Transformateurs, mais à condition que ce processus ne soit pas un « recyclage des méthodes du passé sur fond de dynastie ».