Kassataya – En déclarant cette semaine au journal français Le Figaro que sa candidature dépend du part INSAF et du peuple mauritanien, le président Ould Ghazouani dit tout bas ce que tout le monde pense tout haut. C’est une feinte politique pour annoncer sa candidature à l’extérieur du pays.
Ce qui est sûr c’est que le parti INSAF s’y prépare activement depuis le quatrième anniversaire de l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani, célébré avec tambours et trompettes. La confrontation pour la première fois à un triple scrutin avec un tel succès sur tous les tableaux, majorité absolue au parlement et majorité des mairies et conseils régionaux, constitue un grand atout pour Ould Ghazouani pour briguer un second mandat malgré un bilan de quatre années pour le moment très mitigé.
Sa candidature à sa propre succession en 2024 est un secret de polichinelle. Ould Ghazouani a toutes les cartes en main.
En jouant presque un joker avec le dernier pacte républicain signé entre les deux principaux partis de l’opposition démocratique UFP et RFD, les deux grands perdants des élections de 2023 et le parti INSAF, Ould Ghazouani prépare sa réélection et anticipe à un dialogue politique en sa faveur au regard de la fracture de l’opposition.
C’est le troisième coup de poignard dans le dos de l’opposition par le pouvoir après le dialogue politique interrompu unilatéralement et l’accord politique entre les 25 partis candidats aux élections de 2023 et le ministre de l’Intérieur.
Les observateurs s’attendent à toutes les réformes sauf celles relatives au système électoral en particulier la CENI et le conseil constitutionnel, les deux organes de la tricherie politique et la fraude.
Cherif Kane