Le Premier ministre espagnol a terminé sa tournée en Afrique de l’Ouest hier au Sénégal. Pedro Sanchez a été reçu par le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye, et évidement, comme il fallait s’y attendre, la question de la migration a été abordée. Le président de la République a souligné la nécessité de développer d’une part, des projets visant à fixer les candidats à l’émigration irrégulière dans leurs terroirs et, d’autre part, de promouvoir une migration sûre et ordonnée.Par Dieynaba KANE –
Le Président Bassirou Diomaye Faye a reçu, hier, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Cette visite intervient dans un contexte de recrudescence de l’émigration clandestine à partir des côtes sénégalaises. Cette question était donc au cœur des échanges entre les deux hommes. Dans sa déclaration face à la presse, le chef de l’Etat a fait part de sa préoccupation face aux «départs massifs à partir des côtes sénégalaises avec l’Espagne comme destination». A ce propos, il assure que son gouvernement, sous la conduite du Premier ministre Ousmane Sonko, «travaille actuellement sur les voies et moyens de stopper les vagues de départs clandestins». Dans la même veine, il soutient que «notre pays continuera de lutter contre l’émigration irrégulière avec ses partenaires dont l’Espagne». Mais, indique le Président Faye, «à côté des mesures répressives, une coopération plus étroite entre les pays est nécessaire pour lutter contre les causes profondes de ce phénomène». D’après lui, il s’agit d’une part, de «développer des projets visant à fixer les candidats à l’émigration irrégulière dans leurs terroirs et, d’autre part, de promouvoir une migration sûre et ordonnée». Le Premier ministre espagnol a pour sa part salué l’excellente «expérience de collaboration dans le domaine migratoire» avec le Sénégal. Selon Pedro Sanchez, cette coopération doit être renforcée. Face à la presse, le Pm du Royaume d’Espagne a aussi rappelé l’existence d’un mémorandum d’entente entre Madrid et Dakar portant sur la migration circulaire, «plus sûre», et qui s’inscrit dans la légalité.
Il faut noter que le président de la République et le Pm espagnol ont aussi échangé sur d’autres sujets de coopération. A en croire Bassirou Diomaye Faye, ils sont convenus «des voies de renforcement de la coopération dans les domaines tels que l’agriculture, la formation professionnelle et technique, l’industrialisation et la digitalisation qui sont des priorités pour notre pays». En outre, il a tenu à rassurer son invité, soutenant que «les investisseurs espagnols sont les bienvenus». Et d’ajouter : «J’encourage vivement leur contribution à la réalisation de nos objectifs de coopération.» Pedro Sanchez a quant à lui réaffirmé la volonté de son pays d’intensifier sa coopération avec le Sénégal dans plusieurs autres domaines, ajoutant avoir eu, avec le Président Faye, «un dialogue fructueux d’intérêt commun, axé sur le développement économique».
Situation au Sahel : le Président Faye appelle à une mobilisation globale
Le chef de l’Etat a aussi profité de cette occasion pour parler de «la situation au Sahel face au terrorisme». D’après Bassirou Diomaye Faye, cette question «nécessite une mobilisation globale de la Communauté internationale, et surtout de l’Europe, aux cotés des pays concernés». Car, souligne-t-il, «il est connu que les continents africain et européen ont un destin sécuritaire lié». Poursuivant ses propos, M. Faye ajoute qu’au «plan international, nous avons noté que le Sénégal et l’Espagne ont des convergences de vues, notamment sur le respect du multilatéralisme comme fondement de la coexistence pacifique». Et d’expliquer : «Pour le Sénégal, seule une approche multilatérale peut aider à relever les défis globaux. C’est pourquoi nous réitérons notre soutien à l’initiative espagnole d’appui au multilatéralisme. Bien sûr, nous parlons d’un multilatéralisme ouvert, plus transparent, plus juste et plus inclusif pour une réforme de la gouvernance politique, économique et financière mondiale.»
Par ailleurs, dans sa déclaration, le Président Faye a abordé la question palestinienne. Il a ainsi réitéré la condamnation ferme du Sénégal «de la situation catastrophique à Gaza, où la population vit une tragédie sans précédent et fait face au mépris des droits humanitaires les plus élémentaires par la puissance occupante». «Le Sénégal appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la solution de deux Etats, seul gage d’une paix durable dans la région», a-t-il dit. Sur ce sujet, le président de la République a fait savoir que «le Sénégal, en sa qualité de président du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien, a fortement salué la décision de l’Espagne de reconnaitre l’Etat de Palestine».
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