Mohamed Jaouad EL KANABI Samedi dernier, la ville d’Aqaba, dans le sud de la Jordanie, a accueilli une réunion du Comité de liaison ministériel arabe dédiée à l’avenir de la Syrie. Autour de la table : les grandes nations arabes concernées par les bouleversements politiques et sécuritaires qui secouent le pays. Mais, une chaise vide a attiré l’attention : celle de l’Algérie, grande absente – ou plutôt grande oubliée volontairement – de ce rendez-vous stratégique.
Une absence qui, pour les observateurs, en dit long sur la position précaire d’Alger dans les nouveaux équilibres régionaux. Pourquoi donc l’Algérie a-t-elle préféré le fauteuil fantôme lors du sommet d’Aqaba ? Peut-être que le régime des capos d’Alger, dans sa posture habituelle de spectateur, pensait que son « grand rôle » se passerait de présence physique. Rappelons-nous : le président mal nommé, à la légitimité toujours douteuse, s’était déjà présenté en sauveur de Bachar el-Assad.
Alger grande absente : quand l’illusion de grandeur se heurte à la réalité
Il avait fanfaronné, promettant un retour triomphal du dictateur syrien au sein de la Ligue arabe, une réintégration qui devait couronner le sommet arabe d’Alger. Sauf que voilà, les monarchies du Golfe, plus pragmatiques et surtout plus influentes, ont refroidi les ardeurs algériennes, rappelant que la politique ne se dicte pas avec des discours, mais avec des actes. Bachar a dû rester chez lui à patauger dans ses misères et les deux séniles d’à côté, eux, ont continué de croire qu’ils étaient encore « consultés et écoutés ». Douce illusion.
Si le régime des capos d’Alger pensait retrouver sa place dans le concert arabe après avoir arraché, non sans peine, le retour de la Syrie dans la Ligue arabe lors de son sommet en 2022, la réalité est toute autre, aujourd’hui. Non seulement Alger n’a pas réussi à se positionner comme un acteur influent dans le dossier syrien, mais son absence à Aqaba témoigne de son isolement grandissant sur la scène diplomatique régionale.
Le rendez-vous d’Aqaba, convoqué pour débattre des rapides changements politiques et sécuritaires en Syrie, a mis en lumière les nations arabes capables d’impacter l’avenir du pays dévasté : l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats, la Jordanie…, et bien sûr la Syrie elle-même. Mais, l’Algérie, pourtant si bruyante dans ses revendications d’un « rôle majeur » au Moyen-Orient, n’a même pas figuré sur la liste des invités. Un camouflet silencieux, mais ô combien révélateur.
Ambition démesurée et influence limitée
Cette absence retentissante n’est pas qu’un détail diplomatique : c’est un symbole. Elle témoigne du déclassement progressif d’un régime algérien aux abois et incapable de transformer ses ambitions en influence réelle. Aqaba a prouvé que les décisions majeures se prennent sans lui et que les nations arabes privilégient aujourd’hui l’action aux grands discours creux.
À Aqaba, le message est clair : le monde arabe avance sans Alger. Il ne lui reste plus que deux options : reprendre pied dans la réalité et s’engager sincèrement dans des solutions constructives, ou poursuivre sa dérive solitaire dans sa diplomatie manifeste du paraître.
L’Algérie voulait être le parrain du retour syrien, elle n’est même pas invitée à discuter de son avenir. Une situation qui, pour une diplomatie algérienne obsédée par sa stature régionale, ressemble à un tajine cramé et dans lequel les ingrédients manquent visiblement et cruellement de saveur.
La diplomatie des deux séniles du balcon du Muppets show made in Algeria, souvent décrite comme tonitruante, mais creuse, continue de souffrir d’une absence de vision claire. En s’accrochant obstinément à un discours de défense des « principes de souveraineté » et de soutien inconditionnel à Damas, la dictature militaire d’Alger semble n’avoir rien compris aux dynamiques régionales actuelles. La Syrie n’a pas besoin de slogans, mais de solutions concrètes. Dans ce contexte, le régime des séniles d’Alger semble hors-jeu et incapable de peser sur ces décisions cruciales.
L’avenir se joue sans le régime dictatorial d’Alger
Les nouvelles alliances arabes privilégient aujourd’hui le pragmatisme sur l’idéologie. Ryad et Abu Dhabi, en tête, jouent la carte de la reconstruction économique et des discussions sécuritaires. La Jordanie, hôte du sommet, s’affirme comme un médiateur incontournable. Et pendant ce temps, Alger continue de se regarder dans le miroir déformant d’une influence qu’elle n’a plus.
L’absence de l’Algérie à Aqaba met aussi en lumière ses errements stratégiques. Alors que les pays arabes œuvrent à une intégration régionale autour de dossiers communs – reconstruction, sécurité, lutte contre le terrorisme – Alger s’obstine à s’isoler dans des postures qui datent de la guerre froide.
La diplomatie de la dictature algérienne qui souvent se veut la voix des exclus, finit par se retrouver elle-même exclue. Les absents ont toujours tort, dit-on. Aujourd’hui, la réalité est cruelle : Alger est larguée. Autrefois ventriloque bruyant dans les affaires arabes, elle est désormais un figurant muet sur la scène régionale. Et, à Aqaba, le message envoyé est limpide : l’Algérie est, au mieux, un spectateur, au pire, un acteur non pertinent sur l’échiquier syrien.