Une élection présidentielle inclusive en 2024, c’est ce que continue de réclamer la plateforme F24 dans une période marquée par l’arrestation de Ousmane Sonko et la dissolution de son parti, Pastef. Elle compte mener à partir de ce samedi, une mobilisation nationale et internationale. Une marche est aussi annoncée par la plateforme le 8 septembre, qui réclame par ailleurs la libération des «détenus politiques».
Par Amadou MBODJI – L’arrestation de Ousmane Sonko, interné au service de réanimation de l’hôpital Principal à cause d’une santé «chancelante» due à une grève de la faim de plus d’une vingtaine de jours, suivie de la dissolution de son parti, Pastef, n’entame en rien la position de la plateforme F24. Ce regroupement d’organisations de la Société civile, de partis et mouvements politiques continue de réclamer la tenue d’une «élection présidentielle inclusive» en 2024. La plateforme a remis à nouveau cette revendication sur la table lors d’une conférence de presse hier, tout en affichant une «certaine inquiétude» dans ce sens. Selon Mamadou Lamine Dianté, porte-parole du jour, les méthodes de «manipulation et de répression aveugle sont devenues la marque de fabrique du gouvernement de Macky Sall et sont mises en œuvre à une échelle inquiétante, semant des doutes sérieux quant à la possibilité d’une élection présidentielle inclusive, transparente et apaisée en 2024». «Il est grand temps de faire face à cette tendance négative», se montre formel le porte-parole du jour. Ce dernier annonce, dans la foulée, «l’engagement du F24 à mobiliser les citoyens sénégalais en appelant à une mobilisation massive». «Il s’agit là d’une véritable bataille pour défendre la paix, tout en condamnant fermement l’usage excessif de la violence orchestré par le gouvernement actuel. Un plan d’actions comportant plusieurs mesures stratégiques, a été mis en place. Il s’agit de la saisine de leaders religieux, d’organisations internationales et de partenaires nationaux», étale Mamadou Lamine Dianté. «L’effet recherché», selon le F24, c’est d’attirer «l’attention sur l’état alarmant de la démocratie et des libertés publiques au Sénégal». «Mais ce n’est pas tout», selon le porte-parole du F24, qui renseigne qu’«une grande manifestation pacifique est d’ores et déjà prévue pour le vendredi 8 septembre, suivie par la reprise du dialogue politique à partir du 12 septembre». «Les préparatifs sont en cours pour sensibiliser les groupes socio-professionnels dès le 26 août. Les Sénégalais peuvent également s’attendre à des initiatives audacieuses telles que «Sénégal pays à l’arrêt» et «Dakar ville morte»», renchérit le porte-parole du jour du F24.
La plateforme F24 a décidé aussi de joindre sa voix à celles réclamant «la libération des détenus politiques», qui «occupe une place majeure». En effet, Mamadou Lamine Dianté a affirmé qu’ils réclament la «libération immédiate de tous les détenus politiques embastillés arbitrairement». «Ces individus sont privés de leur liberté sur la base d’accusations montées de toutes pièces, une violation flagrante de leurs droits fondamentaux. La liste des détenus politiques comprend une variété de citoyens, allant des enseignants et étudiants jusqu’aux travailleurs de tous horizons, en passant par des mères et pères de famille», renseigne l’ancien syndicaliste devenu homme politique.
Il regrette, par ailleurs, la «dépendance du Parquet vis-à-vis du ministère de la Justice». A l’en croire, «c’est ce qui a permis des abus et détentions prolongées, jetant un voile d’incertitude juridique sur plus de 1061 détenus». «Les spectres de «Forces occultes et spéciales», ainsi que d’attentats terroristes, évoqués dans les discours officiels depuis 2021, sont sans preuves scientifiquement établies», fait remarquer M. Dianté.
Pour venir en aide aux prisonniers, le F24 «fera chaque vendredi le point sur la situation des détenus» en «fournissant régulièrement des informations sur eux concernant leurs préoccupations, ainsi que l’assistance juridique et alimentaire qui leur est offerte».
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