Ousmane Sonko devra attendre la décision du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour savoir s’il sera réintégré dans les listes électorales, une condition sine qua non pour se présenter à la Présidentielle de février 2024. La Cour suprême a annulé l’ordonnance du juge Sabassy Faye et a demandé aux deux parties, l’Etat et Ousmane Sonko, d’aller se faire départager au Tribunal de Dakar.
Par Malick GAYE – C’est une décision au goût de victoire pour l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje). Qui avait saisi la Cour suprême aux fins d’annulation du verdict du procès l’opposant à Ousmane Sonko concernant la radiation de ce dernier des listes électorales. Cette dernière a, en effet, cassé l’ordonnance du juge Sabassy Faye, qui avait saisi l’administration pour exiger la réintégration de Ousmane Sonko dans les listes électorales.
La Cour suprême renvoie, par la même occasion, les deux parties, l’Etat du Sénégal et Ousmane Sonko, au Tribunal d’instance hors classe de Dakar.
Cette décision vient conforter la position de la Direction générale des élections (Dge), qui a refusé de fournir au mandataire du maire de Ziguinchor les fiches de parrainage, sous prétexte que celui-ci n’est pas inscrit sur les listes électorales, alors que c’est la première condition pour se présenter à une élection, d’après les dispositions du Code électoral.
Faut-il le rappeler, la campagne de collecte de parrains se termine dans quelques jours. Et la date de dépôt des candidatures est prévue à la mi-décembre. Au regard de cette situation, les chances de voir Ousmane Sonko se présenter à l’élection présidentielle de février 2024 sont quasi nulles. En effet, il est peu probable que le Tribunal d’instance hors classe de Dakar tienne le procès avant la fin de la campagne de collecte de parrains. Les avocats de Ousmane Sonko semblent conscients de cela. «Le juge n’a pas voulu prendre ses responsabilités et a laissé le soin au Tribunal d’instance de Dakar de se prononcer sur le fond», a regretté l’un des avocats de l’opposant, Me Babacar Niang. «Nous espérons que l’affaire sera rejugée dans les prochains jours», a ajouté son confrère venu des îles Comores, Me Saïd Larifou.
Mais plusieurs conseils de Ousmane Sonko semblent penser que les délais seront trop courts pour que le candidat puisse être réintégré à temps dans les listes électorales. C’est le cas de Me Ciré Clédor Ly.
Le juge de la Cour suprême n’a pas suivi le réquisitoire de l’Avocat général. En effet, Ousmane Diagne a requis le rejet la requête de l’Agent judiciaire de l’Etat.
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