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JEUNE AFRIQUE – Alors que les tensions entre les deux pays sont au plus haut, les autorités algériennes ont reçu l’ambassadeur de France jeudi, pour lui faire part de « la gravité d’un projet de manœuvres militaires avec la Maroc ».

Selon les informations du gouvernement algérien, un projet de manœuvres militaires entre Paris et Rabat est prévu pour septembre prochain, à Errachidia. Cette ville du centre-est du Maroc se trouve « non loin de la frontière algérienne ».

Les autorités algériennes ont prévenu Paris qu’une telle opération serait considérée comme une « provocation » qui « alimenterait la crise », alors que les relations diplomatiques entre les deux pays sont très tendues, notamment pour la question des Accords de 1968 sur l’immigration, ou encore pour le sort de l’écrivain Boualem Sansal.

L’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a été reçu jeudi 6 mars par la diplomatie algérienne, indique-t-elle dans un communiqué. L’exercice militaire représente « un acte de provocation à l’égard de l’Algérie », s’indigne le ministère algérien des Affaires étrangères. S’il est réalisé, il ne manquera pas « de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », assure-t-il.

Le rapprochement avec Rabat fait grincer des dents

L’été dernier, le président français Emmanuel Macron a affiché son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental. Un revirement diplomatique mal perçu par le pouvoir algérien, qui a marqué le début de relations de plus en plus houleuses entre l’Algérie et la France.

Les tensions se sont encore accentuées avec l’arrestation en novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, toujours en prison en Algérie. Paris et la classe politique française sont vent debout contre son incarcération, d’autant plus que l’intellectuel serait malade. Du côté français, plusieurs influenceurs ont aussi été arrêtés pour des vidéos sur les réseaux sociaux où ils auraient appelé à la violence. Alger a notamment refusé d’accueillir sur son sol l’un d’entre eux, Doualemn.

Le gouvernement français n’a pas non plus hésité ces dernières semaines à remettre en cause les accords de 1968 et l’octroi de visas aux Algériens, notamment à ceux disposant d’un passeport diplomatique. Le président français a pris la parole la semaine dernière pour tenter de calmer le jeu, appelant à « réengager un travail de fond » sur les accords d’immigration entre les deux pays.

(Avec AFP)

By Albert C. Diop

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