APA-Dakar (Sénégal)APA-Dakar (Sénégal)

AG\ASSEMBLÉE NATIONALE : INSTALLATION 15e LÉGISLATURE ET PREMIÈRE SESSION ORDINAIRE

La plénière de l’Assemblée nationale doit statuer ce mardi sur la LFR2 2025, visant à ajuster les recettes et dépenses de l’État et à maintenir l’équilibre budgétaire.

Les députés sénégalais sont convoqués en séance plénière ce mardi 30 décembre pour examiner le Projet de loi n° 22/2025 portant seconde loi de finances rectificative (LFR2) pour l’année 2025, adopté lundi à la majorité par la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire.

La Commission des Finances, présidée par Chérif Ahmed Dicko, s’est réunie lundi 29 décembre pour étudier le projet. Le gouvernement était représenté par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, et la Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, Marie Rose Khady Fatou Faye, assistés de leurs collaborateurs. Le ministre a présenté les motifs de la LFR2, rappelant qu’elle s’inscrit dans le cadre de l’article 47 de la loi organique n°2020-07 relative aux lois de finances.

La LFR2 vise plusieurs objectifs : compenser la baisse des recettes budgétaires (moins-values internes et externes estimées à 137,8 milliards de FCFA), régulariser les décrets d’avance (213,4 milliards de FCFA), ajuster les dépenses sur ressources extérieures, et mettre le budget en conformité avec la nouvelle architecture gouvernementale issue du décret n°2025-1431 du 6 septembre 2025.

Le projet prévoit également des crédits supplémentaires jugés incompressibles, pour un montant total de 56,8 milliards de FCFA, destinés à : le financement des salaires de la SONAGED et des prestations de nettoiement (6 milliards), le complément des bourses étudiantes (11,8 milliards), le paiement des dettes des repreneurs d’universités (9,6 milliards), la couverture budgétaire du reliquat des résidences universitaires pour les JOJ 2026 (6,5 milliards), les prises de participation de l’État dans le capital de Africa Finance Corporation (AFC) (8,4 milliards), et le renforcement des dotations aux forces de défense et de sécurité (5,2 milliards).

Concernant les principaux indicateurs macroéconomiques, le projet fixe un déficit budgétaire de 7,82 % du PIB, identique à la LFR1, avec l’objectif d’atteindre 3 % du PIB en 2027, un taux de croissance du PIB de 7,8 %, un taux de pression fiscale de 18,9 %, des recettes prévues à 4 531,1 milliards de FCFA et des dépenses à 6 227 milliards de FCFA.

Le ministre a précisé les ajustements liés à l’exécution budgétaire, la correction des recettes rattachées entre 2023 et 2024, ainsi que le financement des projets urgents tels que le fonds de calamité (8 milliards), la polyclinique de l’hôpital principal de Dakar (12,44 milliards), les acquisitions de véhicules de combat (11,83 milliards), la construction et l’équipement d’écoles, collèges et universités publiques. Il a aussi présenté les mesures pour la campagne de commercialisation de l’arachide et l’accompagnement de la SONACOS pour l’absorption de la production.

Les commissaires ont salué l’initiative, mettant en avant la transparence et la responsabilité budgétaire, tout en félicitant le gouvernement pour la mobilisation des ressources hors FMI. Certains ont toutefois exprimé des réserves sur le recours à la procédure d’urgence et aux décrets d’avance, pouvant affecter la sincérité budgétaire et la planification.

Adopté à la majorité par la Commission des Finances, le projet de LFR2 sera soumis à la plénière de l’Assemblée nationale ce mardi pour examen et vote, afin de consolider l’équilibre budgétaire de l’année 2025 et assurer la continuité des politiques publiques.

AC/APA

By Albert C. Diop

HBodiel