Le gouvernement sénégalais a annoncé ce lundi la dissolution du Pastef, le parti de l’opposant Ousmane Sonko, moins de deux heures après son inculpation et son placement en détention pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État.

L'opposant Ousmane Sonko s'adressant à ses partisans lors d'un meeting à Ziguinchor, le 24 mai 2023.
L’opposant Ousmane Sonko s’adressant à ses partisans lors d’un meeting à Ziguinchor, le 24 mai 2023. AFP – MUHAMADOU BITTAYE

RFI

« Le parti politique Pastef est dissous par décret », a annoncé le ministre de l’Intérieur Antoine Diome dans un communiqué, justifiant sa décision par ses appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait selon lui de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023. Ces menaces poursuit le ministre de l’Intérieur, constituent « un manquement permanent et sérieux aux obligations des partis politiques. »

Un peu plus tôt dans la journée ce lundi, Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, avait été inculpé par un juge qui a ordonné son placement en détention notamment pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État, a annoncé à un de ses avocats.

Troisième procédure judiciaire

Ousmane Sonko, 49 ans, voit ainsi s’ouvrir une troisième procédure judiciaire à son encontre, qui risque de compromettre encore davantage sa participation à l’élection présidentielle de février 2024. L’opposant avait été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, soulignent ses avocats et des juristes.

Il avait été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l’issue d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l’élection. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

By Albert C. Diop

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