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Les rideaux de la quatrième Conférence africaine pour la paix sont tombés, hier jeudi soir, au Palais des congrès El Mourabitounes à Nouakchott, après trois jours d’intenses discussions et riches concertations, entre des centaines de participants venus de divers pays, dont des ministres des Affaires religieuses, des ambassadeurs, des muftis, des universitaires, des juges, des chefs religieux, des penseurs et universitaires, des parlementaires et des représentants d’organisations islamiques et internationales.

Plusieurs ateliers entièrement axés sur l’importance de l’éducation traditionnelle dans le continent africain et les ponts de communication, le rôle de l’éducation dans la sécurité intellectuelle et la lutte contre l’extrémisme, la création de la paix civile et sa réalité dans le contexte de l’État national, la mondialisation, les mécanismes de son intégration et sa coopération avec l’éducation moderne, en plus des défis auxquels est confrontée sa durabilité, ont été organisés dans le cadre de cette conférence.

Partant du fait que la paix est le véritable garant de tous les droits et la stratégie sûre pour créer un avenir de prospérité et d’harmonie, les séminaires de la Conférence africaine pour la promotion de la paix, dont l’ouverture a été supervisée le 9 janvier courant, par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, avaient constitué un large espace pour enrichir les idées. En effet, l’évènement a servi de terrain propice pour approfondir le dialogue sur l’éducation ancienne, en tant que pionnière dans la représentation des valeurs, le renforcement des nations et la diffusion des principes de la science et de la paix.

Afin de mettre en œuvre les résultats de la Déclaration historique de Nouakchott 2020, qui recommandait la protection des institutions traditionnelles, telles que les écoles locales et les zawiyas et la redynamisation de leur rôle efficace dans le renforcement du tissu social, la préservation de l’identité religieuse et culturelle et le renforcement des liens de parenté et de voisinage dans les sociétés africaines, le thème de la rencontre de cette année était « l’enseignement originel en Afrique : sciences et paix ».

Un sujet choisi afin de mettre en exergue le rôle que les centres et les écoles anciennes ont joué à travers les âges dans la diffusion de la science et du savoir sur le continent. C’était aussi l’occasion de louer les efforts qu’ils ont déployés pour instaurer la paix sociétale, l’harmonie entre les différents segments des communautés locales et l’examen des voies et moyens de perdurer les efforts de paix dans le présent et l’avenir.

Les participants à la Conférence ont sanctionné leurs travaux par une déclaration comprenant un ensemble de propositions et de recommandations, qui ont commencé par définir les expériences éducatives positives et réussies dans les anciens établissements d’enseignement à travers le continent africain, en leur qualité d’incubateurs de science et de paix, encourageant la création des Aoughavs locales et gouvernementales pour soutenir les étudiants et les universitaires, et appelant au renforcement du lien entre l’éducation ancienne et l’éducation publique en Afrique, en termes d’accréditation de ses programmes.

A cela s’ajoute, le travail engagé pour offrir des opportunités d’emploi aux diplômés de l’éducation ancienne.

Les participants ont également recommandé de valoriser les acquis de l’éducation ancienne en offrant des bourses de recherche académique dans les grandes universités, pour développer les compétences des étudiants, les sensibiliser, investir dans leurs connaissances de manière adaptée à leur époque.

Il a été également recommander de travailler sur des projets visuels, des documentations audios et écrites des anciennes institutions éducatives, du renforcement des partenariats et des accords avec les institutions , les organisations éducatives internationales et les donateurs, pour accéder aux ressources, à l’expertise et au soutien pour les initiatives éducatives anciennes sur le continent.

Le renforcement et la redynamisation du rôle des jeunes et des femmes dans l’avènement de la paix locale et la coordination avec des universités prestigieuses du continent pour organiser une série de séminaires et d’ateliers académiques afin d’approfondir la recherche scientifique sur les concepts de paix et de coexistence entre les différentes composantes de la société font aussi partie des propositions faites.

L’Agence Mauritanienne d’Information (AMI) a recueilli en marge de la cérémonie de clôture des travaux de cette conférence, les impressions de certains participants, dont le professeur des religions et des rites et ancien doyen de la Faculté de la Daoua islamique de l’Université El Ezhar, M. Ahmed Hussein Mohamed Brahim.

Cette conférence est considérée comme l’une des rares du genre, en raison de son rôle essentiel dans la promotion de la paix et le renforcement de ses liens, en particulier dans sa quatrième édition, centrée sur l’éducation ancienne, qui a formé des promotions de générations d’érudits tout au long de l’histoire de la nation islamique, a-t-il dit.

La conférence dans sa version actuelle a mis la main sur la blessure, puisque l’Afrique a encore besoin d’être regardée en profondeur pour construire des ponts de communication entre les musulmans en général et les non-arabophones en particulier, afin de transmettre le message, a-t-il ajouté

Cette conférence est d’une grande importance, en raison de son thème d’actualité « L’enseignement originel en Afrique : sciences et paix », , qui est la mahadra originelle à travers laquelle les Chenaghitta se sont habitués à la transmission de l’enseignement en plus de la caractéristique qui distingue les universitaires mauritaniens à l’étranger, a indiqué quant à lui, le professeur au sein de la Mahadra Chinguitiya, M. Sidi El Moktar Ahmed Chenan.

Cette conférence apporte une réponse à la réalité de la société mauritanienne et aux mécanismes dont elle a besoin pour se développer dans ce domaine, pour combiner l’éducation traditionnelle et moderne, en préservant l’éducation ancienne, a-t-il ajouté.

La conférence a vu la remise du Prix de la Paix en Afrique de cette année au Président de la République de Gambie M. Adama Barrow,, en l’honneur des efforts déployés par son pays pour propager la paix régionale et internationale et le succès réalisé dans l’ancrage des valeurs de coexistence au sein de la société avec ses différentes races.

By Albert C. Diop

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