Karol Biedermann sahel-intelligence.com

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi avoir signé un accord avec le gouvernement du Burkina Faso pour le déblocage de la deuxième tranche de son plan d’aide de 305 millions de dollars, initialement signé en juin dernier. Ce nouveau versement, d’un montant de 32 millions de dollars, portera à 96 millions de dollars le total des fonds déjà attribués au pays. Toutefois, cette tranche devra encore être validée par le conseil d’administration du FMI lors de sa réunion prévue en décembre.

Martin Schindler, chef de mission du FMI au Burkina Faso, a salué les efforts considérables des autorités burkinabé pour mettre en œuvre des réformes macroéconomiques dans un contexte particulièrement difficile, marqué par la situation sécuritaire instable, des coûts d’emprunt élevés et des défis liés aux conditions climatiques. « Les autorités ont fait d’importants efforts afin de mettre en place les réformes d’ajustement macroéconomiques », a-t-il précisé, soulignant la détermination du gouvernement à stabiliser l’économie du pays.

Le gouvernement burkinabé ambitionne de ramener le déficit public à 5 % du PIB d’ici 2027, avec un objectif de le réduire à 3 % à moyen terme. Sur le plan économique, le pays devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2024, un niveau proche de ceux enregistrés avant la pandémie de Covid-19. L’inflation, qui avait fortement augmenté ces dernières années, s’est stabilisée à 2,1 % sur un an, selon les prévisions.

Le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’État de septembre 2022, a mis l’accent sur la souveraineté économique comme priorité nationale. La junte, sous la direction du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, puis du capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé la volonté de renforcer l’autosuffisance du pays, notamment à travers l’industrialisation et la transformation locale de ses ressources agricoles.

Dans cette optique, le gouvernement souhaite accélérer la montée en gamme de l’industrie agroalimentaire locale. Fin septembre, une mesure significative a été prise avec la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des exportations d’amandes de karité, dont le pays est le deuxième plus grand exportateur mondial après le Nigeria. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large visant à encourager la transformation locale des produits agricoles, un secteur jugé stratégique pour la croissance économique et la création d’emplois.

Avec l’aide du FMI, le Burkina Faso espère renforcer sa stabilité économique et favoriser son développement industriel, tout en surmontant les nombreux défis internes et externes qui pèsent sur son économie.

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By Albert C. Diop

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