Samuel Benshimon sahel.intelligence.com

À cinq mois de la présidentielle prévue le 25 octobre, une coalition de l’opposition ivoirienne, la CAP-CI (Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire), a annoncé l’organisation de son premier grand rassemblement le 31 mai à Abidjan. La coalition regroupe une vingtaine de partis qui dénoncent une montée des tensions politiques et l’exclusion de plusieurs figures majeures du scrutin.
Lors d’une conférence de presse lundi, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame et porte-parole de la coalition, a précisé qu’en amont de ce meeting, des mini-rassemblements seront organisés dans les quartiers de la capitale. Elle a assuré que la CAP-CI entendait recourir à tous les moyens légaux pour se faire entendre.
La colère de l’opposition s’est accentuée après la radiation, le 22 avril, de Tidjane Thiam, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de la liste électorale. La justice a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne, rendant sa candidature invalide. Des milliers de militants du PDCI ont manifesté ce week-end pour contester cette décision.
Trois autres opposants de premier plan : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont également absents de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires. Bien que le parti de Laurent Gbagbo ne fasse pas partie de la coalition, la CAP-CI demande la réintégration de ces figures.
Simone Gbagbo a dénoncé un climat politique qui se détériore et accusé le gouvernement de refuser tout dialogue. Elle a appelé à des élections « inclusives et sans violence », craignant une montée des tensions similaires à celles qui avaient conduit à la crise électorale meurtrière de 2010-2011.
Le parti au pouvoir, quant à lui, n’a pas encore dévoilé son candidat. Le président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans, a toutefois déclaré qu’il était « désireux de continuer à servir son pays ».