A moins de deux mois des élections législatives anticipées, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu hier un point de presse pour faire part de la situation «très catastrophique» dans laquelle le pays a été laissé par l’ancien régime. Une manière pour le leader des «Patriotes» de lancer sa campagne électorale pour faire gagner à son parti, Pastef, une majorité parlementaire au soir du 17 novembre prochain.Par Amadou MBODJI –
Le Premier ministre Ousmane Sonko lance sa campagne électorale avant le démarrage officiel de celle-ci. Hier au Building administratif devant la presse nationale et celle internationale, Ousmane Sonko a jugé «très catastrophique» la situation dans laquelle le régime sortant a laissé le pays. Il s’est appuyé sur ce constat pour expliquer le retard à l’allumage mis dans la rupture tant vendue au Peuple.
«Nous avons toujours dit au Peuple sénégalais que nous les mènerions au sommet des gratte-ciel. Et je confirme ici que, par la volonté de Dieu, nous le ferons. Cependant, même si nous avions quelques éléments de preuve, la situation du pays n’était pas au beau fixe. Nous étions loin de nous imaginer que la réalité était bien plus catastrophique que prévu», a fait savoir Ousmane Sonko. «Nous avons promis d’accélérer les choses et d’amener le pays au sommet. Mais, après l’inventaire des lieux, nous nous sommes rendu compte que le pays se trouvait au quatrième sous-sol. Il nous faudra faire un effort de rattrapage qui exigera de nous tous des sacrifices», a fait remarquer le Pm hier, en animant un point de presse à la primature en compagnie de trois membres du gouvernement. Non sans parler de «mensonges» de la part des tenants de l’ancien pouvoir sur les situations budgétaire et financière du pays. «Ils ont sorti leur livre. Si nous sortons notre livre, ce sera un livre tout noir», déclare le Pm, faisant allusion au bilan du Président Macky Sall couché sur un livre blanc par ses partisans pour vanter ses réalisations.
Le Pm a esquivé la question selon laquelle derrière la reddition des comptes se cache une volonté de «museler» des opposants en direction des élections législatives anticipées.
Tous les axes de la communication du chef du gouvernement ont été orientés vers les tenants de l’ancien régime. Ousmane Sonko n’a pas manqué de les charger en accusant ouvertement et principalement leur leader, le président Macky Sall. Il a mis aussi dans le lot les trois derniers ministres qui se sont succédé à l’immeuble André Peytavin : Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Moustapha Ba, allant même jusqu’à remettre en cause les qualificatifs de «meilleur ministre des Finances» et d’«homme d’expérience» attribués à certains d’entre eux.
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