Le Choix de la rédaction APA – BAMAKO (MALI)

Cette enquête intervient sur fond de crise diplomatique marquée par des fermetures réciproques de l’espace aérien et des accusations croisées de soutien au terrorisme.
Le Mali a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire après la destruction d’un de ses drones dans la zone frontalière de Tinzaouatene, alors que les relations avec l’Algérie s’enveniment.
Dans un communiqué rendu public le 8 avril 2025, le Procureur de la République du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des faits présumés d’« association de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité ». L’affaire concerne un drone malien immatriculé TZ_98D, abattu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril à Tinzawaten, dans la région de Kidal.
Le magistrat Amadou Bocar Touré a précisé que les investigations visent à « identifier et interpeller les présumés auteurs, coauteurs et complices » de l’incident, appelant la population à contribuer à l’enquête par toute information utile.
Sur le plan diplomatique, la tension est montée d’un cran. Le 7 avril, les autorités maliennes ont fermé leur espace aérien à tous les vols civils et militaires en provenance ou à destination de l’Algérie. Cette mesure répond à une décision similaire prise quelques heures plus tôt par Alger, qui accuse Bamako de violations répétées de son espace aérien, notamment les 27 août et 29 décembre 2024.
Le gouvernement malien, de son côté, accuse l’Algérie de soutenir des groupes armés terroristes. Des accusations que les autorités algériennes rejettent vigoureusement, qualifiant la junte malienne de « clique putschiste ». Le ton est monté d’un cran, conduisant au rappel des ambassadeurs, non seulement entre Bamako et Alger, mais aussi avec Ouagadougou et Niamey, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Sur le terrain, la fermeture des espaces aériens a des conséquences directes sur le trafic commercial, notamment pour Air Algérie, dont les vols vers Bamako avaient repris le 2 décembre 2024 après une précédente suspension. La compagnie avait pourtant enregistré une croissance de 22 % sur ses lignes africaines en 2023, avec le Mali en tête de ses destinations.
Cette nouvelle crise intervient dans un contexte régional tendu, où les enjeux sécuritaires et diplomatiques s’entremêlent dans une zone sahélienne toujours marquée par une forte activité jihadiste.
AC/APA
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