Source : La Dépêche – Mauritanie

BDA et Mme, sortis en ordre dispersé, n’ont plus dans la bouche que des messages de conciliation. C’est presque renversant de constater que les deux personnalités se sont tellement «assagies » que l’on penserait qu’elles se seraient «aplaties » ou plutôt qu’elles auraient opéré une volte-face de dernière minute. Un lifting…en cours de réussite.
Le ton comme le fonds des dernières déclarations a de quoi désarçonner; tellement le clan BDA semble «débarrassé » de la véhémence habituelle dans les propos. L’attitude des BDA est-elle «sincère » ou juste un «manège » qui volera en éclat à la première contrariété ? Il y a assurément beaucoup de zones d’ombre dans ce changement de cap; ce revirement soudain. Qui ou qu’est-ce qui a pu convaincre BDA d’enfiler ce nouveau costume qui, faut-il le reconnaître, lui siérait mieux que celui du baroudeur sans freins dans ses sorties intempestives. Un costume qui le rendrait «fréquentable » par des leviers du pouvoir.
Depuis son intrusion en 2008 créant l’IRA, après un passage à Sos-Esclave et un soutien au candidat à l’élection présidentielle de 2007, BDA s’est frayé son propre itinéraire marqué par un bas de fer constant avec les différents régimes. Un parcours qui n’a pas toujours été bien balisé mais qui lui aura permis de gravir les échelons dans la lutte pour la liberté des anciens esclaves et de se approprier, sans partage cette fois, devenant le champion de cette cause, aux yeux notamment de l’étranger qui a mieux reconnu son combat que celui mené, sans tambour, ni trompettes, par ses aînés. Mais cela fait 16 ans que ça dure. Malgré ses victoires communicationnelles, BDA donne aujourd’hui l’impression d’être à la croisée du chemin. Pire, de faire du surplace alors que le temps s’écoule plus vite et qu’il n’est pas assuré de quoi demain serait fait. Il souhaiterait donc assouvir son ambition de jouer les premiers rôles dans le pays.
Le relooking de BDA s’opère-t-il dans cette dynamique de realpolitik? Est-ce au contraire, une réflexion murie, à 60 ans, par BDA, dans l’espoir de réduire la fracture entre lui et l’Etat profond dans l’objectif de prétendre à son parrainage futur ?
Même si le procédé a de quoi terrasser un taureau, les excuses de BDA et Mme à l’endroit du président, de la première dame et du premier Ministre, prouveraient, si besoin en était, que rien n’est immuable. Que tout change…Le prix ne peut être simplement la nomination à l’Omvs d’un fidèle lieutenant, ni un marché mirobolant pour un autre second. Des « broutilles » que BDA aurait, sans doute, pu récolter depuis un lustre. Le dialogue politique nous y édifiera peut-être mieux sur les dessous de cette affaire qui surprend et tient en haleine l’opinion.
JD

By Albert C. Diop

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