RFI RFI Avec notre correspondant régional, Serge Daniel

Mardi 8 juillet, la Cour d’assises spéciale de Bamako a condamné Bouaré Fily Sissoko à 10 ans de réclusion pour « faux en écriture, usage de faux et atteinte aux biens publics » dans une affaire qui remonte à 2014. À l’époque, l’achat d’un nouvel avion présidentiel et d’équipements militaires sans appel d’offres avaient valu aux autorités maliennes des sanctions des institutions financières internationales.

Après huit semaines de procès, la Cour d’assises spéciale de Bamako a rendu son verdict dans l'affaire de l'avion présidentiel malien et des équipements militaires acquis sans appel d'offres.
Après huit semaines de procès, la Cour d’assises spéciale de Bamako a rendu son verdict dans l’affaire de l’avion présidentiel malien et des équipements militaires acquis sans appel d’offres. © FMM Studio

RFI Avec notre correspondant régional, Serge Daniel

La Cour d’assises spéciale de Bamako a rendu son verdict, mardi 8 juillet, dans l’affaire de l’acquisition controversée d’un avion présidentiel et d’équipements militaires par l’État malien, en 2014.

Les peines prononcées sont lourdes : Bouaré Fily Sissoko, l’ancienne ministre malienne de l’Économie et des Finances de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéita, a notamment été condamnée à 10 ans de prison pour « faux en écriture, usage de faux et atteinte aux biens publics », alors que des peines de prison ferme ont également été prononcées contre d’autres anciens ministres et au moins un officier de l’armée, le colonel-major Nouhoun Dabitao, qui écope de sept ans de prison ferme.

Alors que d’autres accusés – tous absents à l’audience – ont été condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité, l’ex-ministre Mahamadou Camara, un proche d’IBK, a lui en revanche été acquitté. Il était poursuivi pour avoir signé un document officiel sans lequel l’avion présidentiel et les équipements militaires n’auraient pas pu être rapidement achetés.

Le montant exact de l’achat de l’avion présidentiel toujours inconnu

Si le procès, qui a duré huit semaines, n’a pas permis de révéler le montant exact de l’achat de l’avion présidentiel malien acquis il y a 11 ans, pour la Cour, cette transaction a sans aucun doute donné lieu à des malversations.

Reste que le parcours judiciaire de cette affaire n’est sans doute pas terminé. Dénonçant « un procès politique », plusieurs avocats de la défense ont en effet décidé de former un pourvoi en cassation.

L’achat d’un avion présidentiel pour des chiffres estimés à l’époque à près de 40 millions de dollars (34 millions d’euros), ainsi que l’achat de matériel militaire à une société malienne, tous deux sans appel d’offres, avaient valu en 2014 au Mali des sanctions des institutions financières, notamment le gel pendant six mois de décaissements du Fonds monétaire international (FMI). Le montant des irrégularités supposées avait ensuite varié en fonction des sources.

RFI Avec notre correspondant régional, Serge Daniel

By Albert C. Diop

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