AFRIQUE DU SUD APA-Dakar (Sénégal)
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Les États-Unis ont annoncé la suspension de plusieurs programmes d’aide au développement en Afrique, provoquant des réactions diverses.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a décidé de suspendre plusieurs programmes d’aide au développement destinés à des pays africains. Cette décision a provoqué des réactions contrastées sur le continent, où certains projets cruciaux sont désormais en attente.
Au Sénégal, un financement de 500 millions de dollars gelé
Au Sénégal, Ousmane Sonko, Premier ministre, a révélé la suspension d’un financement de 500 millions de dollars par le Millennium Challenge Corporation (MCC). Ce projet, baptisé « Sénégal Power Compact », devait s’étaler sur cinq ans. Dans un enregistrement diffusé par le site d’information Seneweb, Sonko a déclaré : « Nous ne pouvons pas continuer à dépendre de l’aide étrangère. Avant-hier, le nouveau président américain a annoncé une suspension de tous les programmes d’aide au développement des États-Unis en faveur des pays pauvres, pour une durée de trois ans, en attendant de voir ce qu’il en fera. »
Afrique du Sud : tensions autour de la réforme foncière
En Afrique du Sud, la décision américaine intervient dans un contexte déjà tendu. Donald Trump a menacé de couper les financements en réaction à une nouvelle loi sur l’expropriation des terres. « L’Afrique du Sud confisque des terres et traite TRÈS MAL certaines catégories de personnes », a-t-il affirmé.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a vivement répondu à ces accusations, soulignant que la loi n’est pas un instrument de confiscation, mais un processus juridique constitutionnel visant à garantir un accès équitable à la terre. « Nous restons une démocratie constitutionnelle profondément ancrée dans l’État de droit », a-t-il insisté.
Botswana : inquiétudes pour la lutte contre le SIDA
Au Botswana, la suspension du programme PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief) suscite des craintes dans le secteur de la santé. Depuis 2003, le pays recevait plus d’un milliard de pulas (environ 70 millions d’euros) pour combattre le SIDA. Le Dr Christopher Nyanga a rappelé que cette aide a été déterminante pour faire du Botswana l’un des premiers pays à atteindre les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA.
Bien que le ministère de la Santé assure que l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux n’est pas menacé, plusieurs organisations locales ont déjà reçu l’ordre de suspendre leurs opérations. Les autorités botswanaises prévoient des discussions avec l’ambassade américaine pour maintenir les services affectés.
Un tournant dans les relations américano-africaines ?
Cette suspension généralisée des programmes d’aide américains en Afrique marque un tournant dans les relations entre les États-Unis et le continent. Si certains y voient une opportunité pour les pays africains de réduire leur dépendance à l’aide étrangère, d’autres s’inquiètent des conséquences immédiates sur des secteurs clés comme l’énergie, la santé et l’agriculture.
FSS/ac/APA